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La vente à réméré, un outil peu connu contre le surendettement

Mercredi 22 avril 2009

Alors que les propositions de rachat de crédits fleurissent sur tous les supports de communication, une technique  très peu médiatisée en France, permet de se désengluer légalement de l’interdiction bancaire et d’échapper à la saisie de son bien immobilier : c’est la vente à réméré d’un bien immobilier. Qu’est-ce que la vente à réméré ? En fait le mécanisme est un peu complexe mais globalement cette technique financière permet de vendre son bien immobilier en gardant la faculté de rachat du bien vendu à un prix fixé par avance.

Dans le détail

La vente à réméré également dénommée faculté de rachat est une pratique légale qui selon le Code civil consiste en « un pacte par lequel le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue, moyennant la restitution du prix principal et le remboursement (…) des frais et loyaux coûts de la vente ». Clairement, la vente à réméré permet aux particuliers interdits bancaires de vendre leur bien immobilier pour payer leurs dettes et de le racheter à un prix fixé d’avance dans un délai de 5 ans maximum. L’intérêt de la vente à réméré est multiple. Tout d’abord, pendant toute la durée de l’opération, le particulier vendeur peut continuer d’occuper sa maison moyennant le versement d’une indemnité d’occupation. La vente est donc moins « traumatisante»  pour le particulier et ses enfants !

Comme toute vente immobilière, la vente à réméré se fait chez le notaire. L’argent débloqué par la vente de la maison est réparti selon un schéma définit d’avance. Une part du produit de la vente sert au notaire à rembourser les dettes à courir. Une autre part est conservée pour constituer une retenue de garantie qui constituera l’apport personnel pour le rachat de la maison.

Lorsque les dettes sont soldées, le fichage au fichier des incidents de crédit et de paiement (FICP) de la Banque de France peut être levé. Dès lors, le vendeur peut racheter sa maison en souscrivant un nouveau prêt. La retenue de garantie prévue par la vente à réméré permet de disposer d’un apport personnel rassurant pour la banque.

La vente à réméré comme on le voit est une opération intéressante puisque la procédure peut être utilisée contrairement au rachat de crédit classique, par les personnes fichées à la banque de France.  La transaction étant authentifiée par un notaire, la transparence est au rendez-vous. Si la situation financière du particulier ne peut être assainie, il peut renoncer à sa faculté de rachat.

La vente à réméré étant un outil à montage complexe, seuls quelques partenaires financiers spécialisés la propose. Parmi ces partenaires, l’entreprise Financière Molitor ou Réméré Crédit intervient partout en France. Chaque dossier fait l’objet d’une étude préalable approfondie afin de cerner les possibilités réelles de redressement financier. Le bien mis en vente à réméré est estimé au préalable de façon professionnelle.

Leur maison aux enchères par manque de crédit – Sud Ouest

Vendredi 20 mars 2009

Jeanine Gourdet et sa belle-fille, ensemble pour sauver la maison de famille.( Photo C. C.)
Jeanine Gourdet et sa belle-fille, ensemble pour sauver la maison de famille.( Photo C. C.)

En 2002, Jeanine Gourdet et sa belle fille, Marie-Christine Garetti di Ferrere rachètent la maison familiale de Saint-Girons-d’Aiguevives. Un crédit sur quinze ans pour réunir tout le monde sous le même toit.

En 2006, Marie-Christine Garetti et Thierry D’Agostino, le fils de Jeanine Gourdet, connaissent des difficultés personnelles et financières. Ils n’honorent plus leurs dettes. La banque, la Caisse d’Épargne, débute une procédure de contentieux. Au bout de six mois, le fils trouve la somme d’environ 3 000 euros, qui solde les impayés. Le compte est ensuite régulièrement approvisionné du montant de l’échéance. Mais la machine est lancée. La procédure d’expulsion poursuit son cours.

Jusqu’au 26 mars

Le 15 octobre dernier, au bout de longues tractations entre avocats, le tribunal statue. La famille a quatre mois pour trouver un nouveau crédit à hauteur de 45 000 euros, soit la dette restant à payer. Sinon, c’est la saisie au 26 mars. Mais avec la crise financière, ce n’est pas vraiment la bonne période pour frapper à la porte des banques. Entre Jeanine, 71 ans, atteinte d’une sclérose en plaque, Marie-Christine, un salaire modeste, et enfin Thierry, dont l’entreprise est en redressement judiciaire depuis un an, leur dossier est très fragile.

« La maison est estimée à 180 000 euros, j’y suis né. On se bat surtout pour qu’elle puisse revenir aux trois enfants plus tard », explique Thierry. Il veut surtout qu’on lui laisse une chance de rattraper son erreur. « C’était juste une période où je n’ai pas pu lutter » lâche-t-il, un peu coupable. Les difficultés financières sont liées à celles de son garage automobile. « J’ai aussi essayé le rachat de crédit, même si c’est plus cher. Mais ils n’ont pas voulu. J’étudie en ce moment une vente en réméré. Mon dernier espoir ». Une solution qui consiste à vendre le bien immobilier à une société, tout en restant locataire. Par la suite, la société revend la maison à ses occupants quand ils ont pu obtenir un prêt.

« Peut-être des solutions »

Mais le temps presse. Depuis la parution de la prochaine mise aux enchères, leur lieu-dit de Saint-Girons, est devenu particulièrement visité. Des voitures ralentissent et des passagers prennent des photos.

Du côté de la Caisse d’épargne, on se refuse à parler du dossier arguant du secret bancaire. Par contre, ils encouragent la famille à venir les rencontrer directement à Poitiers, siège du service contentieux. « Nous sommes toujours ouverts à la discussion. Il y a peut-être des solutions ».

Le réméré: une solution face à l’expulsion

Jeudi 19 mars 2009

L’idée est peu connue et pourtant elle est intéressante. Réaliser un réméré immobilier entre deux particuliers : un propriétaire immobilier faisant face à des difficultés financières et un investisseur qui recherche un très bon rendement.

Le principe est simple : le propriétaire d’un bien immobilier dont il ne veut pas se séparer (bien de famille ou autre) a besoin d’un financement, par exemple pour acquitter une dette fiscale. Mais, déjà lourdement endetté, aucune banque ne veut lui accorder de crédit. La solution, si cette personne pense se retrouver rapidement dans une meilleure situation financière, est peut-être de contracter un réméré. Il suffit de signer un contrat avec un particulier qui va acheter le bien immobilier pour la valeur de la dette à rembourser. Si le bien vaut 500.000 , mais que la dette n’est que de 200.000 , le bien sera vendu 200.000 . Le but du vendeur est de rembourser cette somme au plus tard dans les cinq années qui suivent la vente afin de récupérer le bien. S’il ne rembourse pas, le bien appartiendra à l’acheteur. De son côté, l’investisseur se voit garanti, par contrat et le temps du réméré (la vente est annulée dès lors que la dette est remboursée), le versement d’un loyer. « La réputation parfois négative de ces opérations n’est pas justifiée car tous les protagonistes y trouvent leur compte, explique Véronique Bougardier, du cabinet de courtage parisien Ailleau Bougardier. Le réméré est souvent la bouée de sauvetage du vendeur. Certes, elle lui coûte, chez nous, 12% par an (soit, par exemple, 1.750 /mois pour un réméré de 175.000 sur un bien estimé à 350.000 ), mais, sans cela, il serait obligé de se séparer d’un bien auquel il est très attaché. De son côté, l’investisseur bénéficie d’un bon rendement tant que dure l’opération. Son but ne doit pas être spéculatif en espérant que le vendeur sera dans l’impossibilité de racheter son bien et qu’il se retrouvera propriétaire à moindre prix. Chez nous, cela ne s’est jamais produit sur la cinquantaine d’opérations que nous faisons chaque année.» 

Article tiré d’Investir Magazine, 1er Décembre 2007